Ca commence doucement.

Au début, il faut juste afficher un plan des locaux et acheter des extincteurs (eau et électricité). Frisouille… 250 € et 1 heure plus tard, c’est fait.

Après, il faut envoyer un courrier pour prévenir l’Inspection du Travail que l’on embauche son premier salarié. 2 heures plus tard, après avoir trouvé à quelle adresse envoyer le fameux courrier et avoir fait la queue à la poste pour poster le recommandé, c’est de l’histoire ancienne.

Puis il faut faire les affichages obligatoires sur le harcèlement, les horaires de travail etc. Après une recherche sur internet et une mise en forme personnalisée, en une demi journée de travail c’est fait.

Ensuite il faut trouver un Centre de Médecine du Travail. Après avoir appelé cinq centres qui vous disent qu’ils sont complets et qu’ils ne prennent plus de sociétés, vous tombez sur le sixième centre qui est encore accessible à moins de 20 minutes de déplacement de votre société et vous arrivez à inscrire votre salarié. Ca vous a pris deux jours entrecoupés pour passer les coups de fils, vous faire rafaler, et remplir le dossier d’adhésion de dix pages.

Et puis, cela se complique. On vous indique que vous êtes en retard pour le diagnostic électrique que le précédent locataire aurait dû faire et votre bailleur vous met la pression pour vous mettre en règle. Vous vous renseignez sur ledit diagnostic, trouvez quatre sociétés qui ont l’agrément, constatez après avoir appelé que deux n’existent déjà plus, et que les deux autres proposent un tarif à 10 euros près identique. Vous tirez à pile ou face pour en choisir un, prenez rendez vous. Vous vous libérez pendant les 30 minutes que dure l’opération, faites le chèque de 500 euros et essayer de comprendre le rapport de vingt pages que vous recevez une semaine plus tard. Finalement vous rangez le rapport sans comprendre réellement si votre local va prendre feu dans les 10 secondes qui suivent ou l’année prochaine. Vous ne faites aucun travaux car vous ne comprenez rien au rapport. L’opération vous a pris 2 jours pleins.

Vous vous dites que vous avez passé le plus dur, mais cela se corse. La médecine du travail souhaite vous rencontrer pendant une heure pour la première visite de contrôle et vous envoie une page A4 de documents à préparer en préliminaire. Pendant deux heures, l’assistante du médecin vous explique qu’un salarié est moins autonome qu’un enfant de 8 ans. Il faut indiquer au salarié qu’il ne doit pas boire les produits ménagers, que fixer l’écran pendant toute la journée risque de nuire à sa vision, et qu’il doit se tenir droit sur sa chaise. Après ce rendez vous, vous vous faites la réflexion que regarder la télé dans votre canapé est finalement hyper dangereux : mauvaise position dans le canapé, geste répétitif avec la télécommande, risque d’étouffement avec les chips…. A ce rythme là, autant arrêter de vivre. Vous recevez un rapport d’anomalie qui vous indique qu’il faut remplir le document unique des risques poste par poste (au niveau de l’enfant de 8 ans) et toute une batterie de trucs à régulariser (acheter des pansements, attacher les câbles de votre imprimante, mettre l’imprimante à hauteur de bras pour éviter que le salarié ne se fasse un accident du travail en attrapant les feuilles…). Temps de l’opération, 3 jours.

Et puis, la roue ne s’arrête plus. Vous devez remplir un formulaire sur internet pour expliquer pourquoi vous n’allez pas péter toutes les cloisons de votre bureau et engager 20.000 euros de travaux pour que si un jour un handicapé en fauteuil vous le demande, il puisse aller aux toilettes chez vous. Temps de la recherche sur internet, de la réponse circonstanciée : 2 jours.

Et là, vous vous dites, si que l’Etat et l’Europe continuent d’appuyer sur la tête des dirigeants de TPE, y’a un moment, même avec une paille, ils ne pourront plus respirer…. Etre dirigeant d’entreprise, c’est avoir trois compétences simultanées : maîtriser la technique de son métier, encadrer du personnel et faire du commercial. Si on rajoute la gestion de corvées administratives chronophages et improductives, cela devient très très compliqué….

Après ce billet, si certains ont encore envie d’essayer, n’hésitez pas à aller au Salon des Entrepreneurs du 3 au 4 février 2016 à la Porte Maillot.

http://www.salondesentrepreneurs.com/

Si le doute subsistait encore un peu en début d’année, c’est maintenant avéré : les caisses de l’Etat sont vides.

Au quotidien, cela se ressent pour les entrepreneurs de deux façons très concrètes :

– il est devenu quasiment impossible de se faire rembourser un crédit de TVA surtout si vous êtes en début de création : si le crédit porte sur un investissement, les impôts vérifient maintenant que la facture est payée pour requalifier l’investissement « d’immobilisation en cours » (et rejeter le crédit) – le paiement n’ayant jamais été une condition pour de la TVA sur les débits… ou ressortent un article indiquant que l’on ne peut pas récupérer de TVA si l’on n’a pas de chiffre d’affaires – ce qui n’a jamais été appliqué depuis au moins dix ans. La tendance précédente consistait plutôt à rembourser les crédits de TVA pour permettre aux créateurs ou entrepreneurs d’obtenir de la trésorerie et éviter les faillites ou cessations de paiement (l’Etat prenant la relève des banques…). La tendance était à la sauvegarde des entreprises. La tendance est maintenant à la sauvegarde des finances de l’Etat…. Même si la fraude à la TVA (Carroussel à la TVA) peut expliquer le durcissement à l’encontre des sociétés de BTP, elle n’explique pas la méfiance vis à vis des créateurs.

– les chômeurs indemnisés créateurs d’entreprise doivent maintenant justifier de la non perception de salaire tous les trimestres. Précédemment, le créateur produisait une attestation indiquant qu’il ne se rémunérerai pas jusqu’à la fin de ses droits, et le chômeur percevait ses droits pendant les 24 mois suivants. C’était il est vrai un peu léger mais le principe était de croire en un écrit sur l’honneur. Depuis le 1er Janvier, fini la confiance et bienvenu au harcèlement. Pour bien motiver les chômeurs, Pôle Emploi commence par ne plus verser l’indemnité puis demande à produire une attestation par expert comptable pour les SARL ou une déclaration à Néant de l’Urssaf pour les SAS. Le problème des SAS sans salarié est qu’elles ne sont pas connues de l’URSSAF et que l’on ne peut dont produire une attestation qui n’est pas due. Pôle Emploi met les SAS dans des situations administratives inextricables, tout cela pour décaler le versement des indemnités…

Il est bien loin le temps du « j’aime l’entreprise »…. Nous sommes maintenant dans le temps du chacun pour soi. Et ce n’est pas la conjoncture actuelle qui fait penser que la situation financière de l’Etat va s’améliorer.

Le salon de l’entrepreneur aura lieu les 4 et 5 Février 2015 à la Porte Maillot. Comme l’année dernière, vous pourrez me retrouver sur le stand du Conseil Supérieur de l’Ordre des Experts Comptables pour des consultations le mercredi matin.

Pour plus de détails, c’est ici.

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Lorsqu’en catimini, l’assemblée nationale a adopté un amendement visant à soumettre les dividendes de dirigeants de SAS et SA à cotisations sociales, ça a été la petite goutte qui a fait déborder le vase de ma tolérance fiscale…

Manuel Valls avait répété dans toutes les langues deux semaines auparavant qu’il aimait les entreprises, et le Président Hollande venait de redire qu’il n’y aurait aucun impôt nouveau, …et l’assemblée nationale espère faire passer un amendement visant à nouveau les dirigeants d’entreprises. C’est à croire que le gouvernement pense vraiment que les dirigeants ont pour seul objectif de se rémunérer, alors que la plupart serre les dents et fait le dos rond en espérant survivre à la crise.

La taxation des dividendes à cotisations sociales dans les SARL avait entrainé la transformation de SARL en SAS dans des propositions massives. Les commissaires aux comptes ont passé leurs années 2013 et 2014 à produire des rapports à la transformation. Sous prétexte d’équité, le gouvernement voulait tout harmoniser. C’est en oubliant que se rémunérer en SAS ou SA (en assimilé salarié) coûte 10 à 20% de plus qu’en TNS (Travailleur Non Salarié). Les dirigeants de SAS auraient ainsi été doublement pénalisés !

Et comment justifier qu’un retraité qui crée une entreprise pour s’occuper et compléter sa retraite soit obligé de payer des cotisations sociales sur des dividendes, sous prétexte qu’il ne se rémunère pas (puisqu’il touche sa retraite). Est ce vraiment un abus fiscal ?

Le gouvernement a vraiment une vision biaisée de l’entrepreneuriat. Polluée par deux ou trois cas isolés d’abus fiscal qui font croire au gouvernement que tous les entrepreneurs sont pourris. Alors que sans le courage entrepreneurial le gouvernement n’inversera jamais la courbe du chômage. Quel décalage entre la politique et la réalité !

Et apparemment, l’histoire n’est pas finie…. à suivre…..

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Afin de faire une pause dans cette période chargée de clôture des comptes, vous pourrez me retrouver sur le Salon des Entrepreneurs le mercredi 5 Février 2014 sur le Stand du Conseil Supérieur de l’Ordre des Experts Comptables pour des consultations gratuites.

Face à l’afflux qui règne généralement sur ce stand, il est temps de faire une cure de vitamine !

 

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Afin de me mettre dans l’esprit de Noël, je suis allée acheter du papier cadeau chez un papetier proche du Canal St Martin, chez qui j’ai l’habitude d’aller. Dans la queue pour payer, j’entends la cliente me précédant demander un justificatif pour « sa compta ». Son panier se composait d’un cahier, d’un calendrier de l’Avent que ses deux gamines venaient de choisir bruyamment dans la boutique, et d’un exemplaire de Gala et un Pariscope. Je me demande bien quelle activité peut expliquer cet ensemble hétéroclite…. Et le papetier de lui demander si elle préfère qu’il émette un ticket « presse » ou « papeterie ». Comme elle ne comprenait pas trop l’impact. Il lui explique donc que c’est plus « avantageux » pour elle de demander un ticket papeterie où la TVA est à 19.6%, que presse où elle n’est qu’à 2.1%.

Pour ceux qui ne comprennent pas trop la TVA. En gros, la TVA c’est une patate chaude que l’on se refourgue entre entreprises, jusqu’à ce qu’elle atterrisse entre les mains de celui qui ne peut rien en faire, c’est à dire le consommateur final (c’est à dire, vous et moi en tant que particulier). Une entreprise achète un article qui va lui servir à fabriquer un bien plus cher : elle déduit la TVA sur son achat, et la paye sur sa facture de vente. Elle ne paye donc la TVA que sur la différence entre le montant de sa vente et celui de son achat. Cette différence c’est la valeur qu’elle a fait prendre au bien, ou encore la valeur qu’elle a ajouté au bien initial. D’où le nom de la taxe…

Bref, évidemment, la cliente choisit un ticket « papeterie » puisqu’il est plus « avantageux » de déduire plus que moins… Il est intéressant de noter que le papetier a utilisé le mot « avantageux » à la place de « éluder l’impôt » (qui aurait pu effrayer la cliente…).

La cliente partie toute guillerette, je demande alors au papetier quel logiciel il utilise pour pouvoir émettre des justificatifs totalement déconnectés de sa vente. Et il me répond qu’il ne faut pas que je m’inquiète car il supprime tout de suite le justificatif qu’il vient de donner à la cliente ! Quand je lui demande alors s’il a conscience qu’il fraude, son premier argument laisse perplexe : « j’en abuse pas ». Il est évident que l’auto évaluation est toujours objective, c’est bien connu… Puis il ajoute (2ème argument massu) « et puis, tout le monde le fait ! ». Je lui ai répondu que non, tout le monde ne le faisait pas, et que son logiciel ne passerait pas un contrôle fiscal. C’est dommage, cette papeterie n’était pas très loin de chez moi….

Donc dans cette histoire, la fraude est globale :

– d’abord, la cliente qui demande un justificatif pour des frais qui, manifestement pas, ne rentrent pas du tout dans l’objet social de son entreprise

– puis le papetier qui lui suggère et organise une fraude (qui ne lui profite même pas)

Cette expérience qui aurait du me mettre dans l’esprit de Noël m’a finalement écœuré, et ce d’autant plus, qu’en début de semaine, le syndicat des commerçants pleurait que les affaires allaient mal (moins de black, c’est sûr, ça fait mal…). La fraude est à tous les niveaux ancrée dans le cerveau des commerçants et entrepreneurs. Comment la France va t-elle redresser ses comptes si dès le plus bas niveau la fraude est un état d’esprit….

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Durant la semaine de l’entrepreneur, l’ESCP a une nouvelle fois organisé « le Baptême de l’entrepreneur » dans ses locaux le 21 novembre 2013. Les créateurs en herbe effectuent un parcours devant des coachs, des investisseurs et finalement, devant un grand jury.

J’ai eu le plaisir d’être coach en début de soirée et ce fut, une nouvelle fois, une bouffé d’oxygène de voir des jeunes (et des moins jeunes) soumettre leur projet d’entreprise. Cette envie d’entreprendre réconcilie avec la réalité du terrain, dans un climat médiatique d’un pessimisme accablant.

Parmi la demi douzaine de projets présentés, j’ai un très bon pressentiment pour au moins un, et un sentiment plus que mitigé pour au moins deux d’entre eux.

Bref, une très bonne expérience à vivre et à revivre…

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Les Anglais ne manquent pas d’humour, il faut l’avouer…. d’organiser le Red Carpet Day au Tapis Rouge, salle de séminaire située à 10 mètres de chez Les Expertes, il fallait le faire !

Mais à part ça, c’est une vraie provocation. Un panel de spécialistes viennent vous expliquer pourquoi il faut fuir la France et aller s’installer en Angleterre où l’herbe est bien plus verte (à cause de la plus grande fréquence de la pluie surement…).

J’irai presque assister à la présentation du service de santé pour rire. Pour l’avoir expérimenté pendant durant mes deux années chez Bristol Myers Squibb à Chester, je peux témoigner que tout expatrié doit absolument conserver sa carte vitale pour survivre. Le taux de mortalité suite aux anesthésies chez les dentistes britanniques bat tous les records européens.

On l’aura compris maintenant en Europe, c’est chacun pour soi, et il vaut mieux tirer le premier. Pour ceux que cela tente, c’est à l’adresse :

http://ufecorporate.org.uk/red-carpet-day/

pour les autres, on se serre les coudes et on sort de cette crise la tête haute.

 

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Cette année encore le salon de la micro entreprise se tiendra à la Porte Maillot du 1er au 3 octobre 2013.

J’assurerai les consultations expert comptables sur le stand EBP le mardi 1er octobre au matin. N’hésitez pas à venir poser vos questions !

Les organisateurs ont mis le paquet sur les invités entrepreneurs et les rencontres entre entrepreneurs. C’est gratuit et il n’y a vraiment aucune raison de ne pas y aller.

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Créer son entreprise en 45 minutes : telle est la promesse du nouveau portail mis en place par le Gouvernement appelé le Guichet Entreprises.  Une belle initiative, passée un peu inaperçue dans les médias, que l’on peut saluer. Jersey n’a qu’à bien se tenir….

J’ai essayé le module des aides, et les résultats sont vraiment exhaustifs. Il est dommage que les critères de sélection ne permettent pas d’affiner plus les résultats. Cela s’améliorera avec le temps. Souhaitons longue route à ce site !

 

 

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