La loi posthume
C’est beau quand même d’avoir une loi à son nom et de ne plus être au gouvernement. Surtout si celle si est très controversée.
C’est ce qui arrive avec la Loi Hamon concernant l’information préalable des salariés dans le cas de transmission d’entreprises, pour toutes les sociétés de moins de 250 salariés, au plus tard deux mois avant la cession.
La transmission, c’est déjà compliqué en soi (un vrai parcours du combattant), mais avec cette loi, le gouvernement rajoute encore une barrière au cas où certaines transmissions avaient une chance d’aboutir….
Prévenir les salariés, au mieux, c’est soit les affoler et les mettre dans un état de stress pendant 2 mois, soit révéler des velléités cachés de salariés qui ont toujours voulu être calife sans oser le déclarer. Comme si passer de salarié à entrepreneur se faisait en deux mois. Et puis, lorsque le dirigeant avertira ses salariés qu’il cède, c’est qu’il aura trouvé un repreneur sérieux avec qui l’affaire a des chances d’aboutir. Donc les fameux salariés intéressés seront écœurés, et il y a une chance qu’ils quittent l’entreprise… et fragilisent un peu plus la reprise… surtout s’il s’agissait de salariés « clé ».
C’est donc une loi un peu incompréhensible qui vient polluer l’univers de la reprise et qui montre encore une fois la déconnexion totale qui existe entre le monde de l’entreprise et celui de la politique.